A tout juste une semaine de la reprise de la Ligue Nationale de Hockey (NHL) en Amérique du nord, petit flashback sur l’O.V.N.I « team Europe », qui s’est hissé jusqu’en finale de la toute récente Coupe du Monde de hockey, s’inclinant avec bravoure contre le grand Canada. Non qualifiés par le biais de leurs sélections respectives, les 23 patineurs ont fièrement brillé sous les couleurs de cette inédite formation, qui a vu le jour au Québec à quelques semaines du tournoi organisé par la Ligue Majeure à Toronto. Comme quoi, il faut souvent se méfier de l’invité mystère …
L’échec d’une finale perdue restera certes dans les esprits, toutefois ce que vient d’accomplir la team Europe lors de la Coupe du monde de hockey (à ne pas confondre avec les Championnats du monde qui se disputent chaque année) restera à jamais un exploit majeur du sport. Rarement on avait vu une équipe aussi inexpérimentée tenir tête à l’ogre canadien avec autant de panache, ce dernier qui a dû avoir recours à l’intervention divine pour s’en sortir, en marquant deux buts victorieux dans les ultimes instants du second match décisif en vue de la victoire finale (le Canada a remporté la finale en deux manches) :
« Personne ne pensait que nous pourrions y arriver. Nous avons bâti quelque chose, tout le monde était vraiment investi. C’est tout ce que nous pouvions demander de nos joueurs, de nous-mêmes. Je pense que nous avons assurément laissé notre marque sur cette Coupe du monde. » analysait à juste titre, le capitaine slovène Anze Kopitar, qui évolue le reste du temps avec les Kings de Los Angeles.
Les fous du roi
Pour rappel, la team Europe réunissait les meilleurs éléments de huit pays européens*, autres que la Russie, la Suède, la Finlande et la République Tchèque, à savoir les cadors du Vieux Continent. Composée à la va-vite dans une patinoire de Québec, juste avant le début de la compétition pour une formule plus épurée de la Coupe du monde (tous les 4 ans), la nouvelle équipe était censée partir au casse-pipe, se faire chatouiller le museau par les sélections bien plus chevronnées. En tant que pays organisateur de l’événement, le Canada et ses journalistes n’y étaient pas allés de « main morte » avec une invitée « sans histoire et sans futur » d’après certaines presses. Si tous se connaissaient déjà plus ou moins grâce la NHL, qui les emploie tous sans exception, il n’était écrit dans aucun livre que le scénario finirait de la sorte :
« Tout le monde se moquait continuellement de nous. Je ne sais pas pourquoi. » précisait l’attaquant danois des Detroit Red Wings : Frans Nielsen.

Personnellement, je ne m’aviserai jamais de titiller le Colosse Zdeno Chara ! (NHL.com)
Car le collectif a rapidement donné les premiers signes encourageants, dès le début des hostilités, en dépit de deux défaites initiales face aux autres néophytes d’Amérique du nord (une sélection de joueurs de NHL de moins de 23 ans). Après ce rodage bénéfique, les coéquipiers du rugueux Zdeno Chara et du Français des Philadelphia Flyers : Pierre-Edouard Bellemare, auteur par ailleurs d’une belle compétition, ont déroulé, faisant taire tous les médisants jusqu’à la finale. Premier fait d’arme, ce 6-2 contre l’expérimentée Suède en fin de première phase, plutôt convaincant. Deux victoires contre les États-Unis (3-0) et la République Tchèque (3-2) plus tard, l’Europe a dû se confronter une première fois aux Canadiens aux portes des phases finales. Une défaite 1-4 face aux Intouchables, qui a eu le don de réveiller leur orgueil, d’autant plus que les protégés du coach Ralph Krueger avaient déjà validé leur billet en demi-finale. Une premier exploit significatif, tandis qu’on leur promettait l’enfer et le sang …
Le but de Pierre-Edouard Bellemare contre les USA :
Du petit bois en finale
Évidemment à partir du dernier carré le niveau s’est intensifié, mais entre temps ces apatrides avaient su se forger un mental d’acier, tous enfin persuadés de causer le même langage du palet : « Il y avait assurément plusieurs groupes dans l’équipe au début, les Slovaques, les Danois, les Allemands et les Suisses s’asseyaient ensemble pour manger. Au fur et à mesure du tournoi, tout le monde était mélangé et nous sommes tous devenus de bons amis. C’était fantastique de nous voir nous rapprocher et devenir une équipe . » parachevait Nielsen, bien triste sitôt le tournoi terminé. L’aventure si unique, restera gravée à tout jamais dans sa mémoire.
Car en finale, les Européens ont clairement mieux joué sur l’ensemble des deux matchs, que personne n’ose dire le contraire. Mais comme disait si bien l’ailier autrichien Thomas Vanek après le match 1 : « Contre le Canada, bien jouer ne suffit pas, il faut que tout le monde se surpasse ».
Sans être dominateurs, les organisateurs ont finalement réussi à conserver leur trophée, même s’ils furent bousculés de bout en bout par une colonie de légionnaires, qui a perdu sa concentration en toute fin du money time seulement. Tandis que la NHL ne va pas tarder à reprendre ses droits la semaine prochaine, certains auront encore dans la bouche, ce goût amer d’être passé si proche de ce qui paraissait encore impossible au début du mois de septembre. Un grand Bravo à cette team Europe, qui est parvenue à tenir la dragée haute à cette redoutable armada canadienne, invaincue depuis 2010 en match à élimination directe. A signaler le fabuleux doublé Coupe Stanley-Coupe du Monde réalisé cette année par le capitaine et emblématique Sidney Crosby, dont on avait précédemment jasé dans us-full.com.
Les faits saillants du match décisif de la finale :
« Jouer contre le Canada, c’est comme jouer contre une équipe parfaite. » Evgeni Malkin, équipe nationale russe.
*La team Europe était composée de 23 membres de huit pays non qualifiés dont l’Allemagne, la France, la Suisse, le Danemark, la Slovénie, l’Autriche, la Norvège et la Slovaquie. Le drapeau respectif de chacun était mentionné au niveau des épaules.
(sources NHL.com / Us-full.com)