Déjà 3 ans que le « Cronut » s’est largement répandu dans le tout New York. Grâce à cette recette inédite le chef Dominique Ansel n’a fait que confirmer tout le talent qu’on lui connaissait déjà, depuis ses débuts prometteurs chez Fauchon jusqu’à son grand voyage résidentiel aux États-Unis. Adepte du mélange culturel, il ne s’arrête pas en si bon chemin.
Imaginez un peu ! Une pâtisserie huileuse à l’image d’un bon vieux donut, subtilement feuilletée tel un croissant au beurre : voici le « Cronut » , qui connaît depuis trois ans un succès incroyable du côté de New York, vers Soho plus précisément. C’est là que se situe l’enseigne de Dominique Ansel, toute proche de chez « Ladurée », maison réputée pour ses macarons. Dès que la nouvelle s’était ainsi émiettée dans Manhattan, une bande de squatteurs avides de bon cholestérol, avait pris l’habitude de stationner devant l’entrée, prête à obtenir ses deux précieux (gestion du stock oblige), comme aux premiers jours des soldes. Premiers arrivés, premiers servis ! Aujourd’hui, les plus fidèles savent ! Ils réservent sur internet leurs viennoiseries. Chaque mois un nouveau choix de saveurs s’offre à eux.

L’inventeur du “Cronut” : Dominique Ansel
Il lui aura fallu tester une dizaine de recettes avant de tomber sur ce produit parfait qu’est ce « Cronut ». Pendant deux mois, Ansel s’est enfermé dans un laboratoire et a procédé à des essais. Un soupçon de génie par-ci, un zeste de créativité par là, la pâte est d’abord levée au four, puis à terme dorée via un bain de friture à l’huile de pépins de raisin. Au départ deux mondes séparent chacun des composants de la fusion, de quoi rester circonspect face à ce saugrenu mélange de beignet feuilleté. Pourtant, Dominique est sans doute parvenu à réaliser là, l’œuvre de sa vie ! Si la symbiose parfaite se justifie pleinement en bouche, le porte-feuille lui, se fait gifler avec douceur, à coups de 5 dollars l’unité. A ce prix là, cela vaut quand même le coup d’essayer, les miettes n’ont qu’à bien se tenir après tout.
Il surfe sur la vague
Il existe à ce jour tout un business rondement mené par le groupe Dominique Ansel Bakery, y compris au marché noir où le Cronut se revend sans scrupule, à prix d’or forcément (jusqu’à 40 dollars dans certains hôtels !!). Comme s’il savait que cela cartonnerait, le Beauvaisien détient en sa possession toute une kyrielle de déclinaisons, qui évolue chaque mois au fil de ses inspirations et celles de sa brigade (cronut cerise noire/chocolat au lait en août 2016 par exemple). En s’imprégnant des tendances locales puis en incorporant la fameuse “french touch” à sa pâte, les succés deviennent inévitables. Maitrîse des fondamentaux, le grain de folie qui va avec, chaque nouvelle expérience devient pour Ansel un moyen d’asseoir sa renommée et d’enrichir son florissant business. Le mec est un génie.
Récemment, il vient encore d’innover et de lancer un nouveau produit, destiné à se consommer en été : le « Choco Taco », sorte de Taco en gaufrette de maïs, fourré de crème glacée, de caramel, accompagné de son guacamole revisité et de son quartier de citron. Pour éviter toute forme de cohue supplémentaire, son staff a pensé à tout : il n’est disponible qu’exclusivement le week-end en boutique. Fruit de la collaboration avec le chef Alex Stupak, spécialiste de la cuisine mexicaine, cette invention n’a pas tardé à trouver son public. On est bien loin d’un tourbillon gustatif provoqué par le croissant-donut qui est beaucoup moins sucré, la photo ci-dessous donne tout de même envie de tester cette alternative subtilement étudiée. Cependant, il lui sera difficile de détrôner le Cronut à l’échelle des “food-concepts révolutionnaires, celui-ci s’inscrit véritablement parmi les plus géniales créations du 21e siècle. Intouchable en terme de food-porn, et je pèse mes maux… d’estomac !

Dernière création en date : “le Choco Taco”
(sources & photos) : NY Post, Dominique Ansel Bakery)