Reconvertie dans le domaine de l’art après une première carrière en laboratoire, la dessinatrice Asur conquiert de plus en plus de curieux grâce à son style inspiré du fantastique. Dans ce vaste milieu, elle impose son monde bien à elle, déterminée à franchir les barrières du cercle de la bande dessinée. Pour cela, elle ne manque pas d’idées, toujours prête à dégainer une plume qui s’affirme au fil des années, mettant en scène tout ce qui l’interpelle, parfois au gré du hasard.
Lorsqu’elle est submergée d’inspiration, Asur Misoa n’est pas du genre à rechigner sur l’effort, quitte à nouer solide lien d’amitié avec l’insomnie. Originaire de Gap dans les montagnes alpines, la dessinatrice-illustratrice s’est fait un nom à bras raccourcis, son coup de crayon en ayant déjà séduit plus d’un sur le web. Destinée à devenir scientifique après des études en physique puis en informatique à Toulouse, elle a finalement préféré laisser tomber son métier d’ingénieur, et le confort qui allait avec. Quelques années après, elle découvrait un environnement différent, souhaitant s’inscrire à long terme dans l’art graphique. Désormais la frustration n’a plus sa place, le quotidien offre ainsi davantage de perspectives en vue d’innombrables séances de remue-méninges :
« La reconversion a été brutale, notamment pour le porte-monnaie ! Mais j’avais vraiment envie de me lancer en autodidacte dans l’illustration et la bande dessinée. Mes centres d’intérêts gravitent autour de la création et de la culture. Je suis une grande fan de jeux vidéo et de jeux de rôle, sans oublier la musique et le cinéma, qui tiennent également une place importante. Dernièrement, j’ai assisté au concert du compositeur de musique de film germano-américain Hans Zimmer, une légende dans son domaine. »

Batman, la solitude il connaît bien
L’univers d’Asur se situe entre réalisme et fantaisie, une alchimie fortement guidée par l’empreinte du virtuose japonais Hayao Miyazaki. Que ce soit en terme d’histoire ou de narration, elle se laisse sciemment porter vers des mondes imaginaires, s’imposant toutefois certaines contraintes plus techniques, afin d’éviter l’étiquette de dessinatrice de cartoon. Il n’est pas question de copier le maître, mais tel un disciple d’y façonner certains rudiments. Le style s’est affiné au fur et à mesure, le tout en musique, l’élément fondamental fixant durablement le socle de la concentration de l’artiste.
« J’écoute beaucoup de musique symphonique, mais aussi de nombreuses BO de films car le fait d’entendre des chansons à texte me perturbe facilement lorsque je dessine. »
Par amour, elle se met au service de la NBA
S’il existe une grande variété parmi l’imaginaire de la Française de 28 ans, c’est celle orientée sur le basket américain initiée lors des phases finales de la ligue nationale américaine (NBA) de l’année dernière, qui a saisi la rédaction d’US-FULL. Convaincue par son petit-ami féru de balle orange, qui souhaitait agrémenter la page d’un forum spécialisé, Asur s’est laissée tenter par l’idée et a trouvé une motivation supplémentaire pour diversifier sa palette. L’idée était de donner vie aux fameuses mascottes des franchises, tout en les opposant en duel dans un milieu le plus naturel possible: Dès le lendemain de la première publication, les retours ont été nombreux, encourageants surtout.
« Je ne pensais pas que le phénomène prendrait autant d’ampleur. Les premiers dessins ont eu du succès grâce au site Reddit, puis de fil en aiguille, ils se sont propagés au point d’être utilisés par le groupe ESPN, qui m’a contactée via Facebook. Bleacher Report s’est également permis de publier mes travaux. »

Le Maverick se frotte au Thunder
En dépit de quelques rares critiques qui ne font jamais plaisir à l’ego, elle a eu envie d’insister et de ne pas décevoir les autres demandeurs. Ce qui devait être un exutoire au départ, s’est transformé en véritable travail d’Hercule cette saison, si mémorable soit elle entre le record de victoires battus par les Golden State Warriors en saison régulière, la victoire finale des Cavaliers de Cleveland, et d’autres exploits plus individuels. Même si cet aspect sportif n’est pas la tasse de thé d’Asur, elle a acquis entre temps une certaine notoriété. Tandis que son emploi du temps l’obligeait récemment à mettre les bouchées doubles, pour avancer sur sa bande dessinée qui lui tient tant à cœur, elle a remis le couvert sur l’exercice NBA, sacrifiant un bon paquet d’heures à mettre en scène ces affrontements qui déchaînent l’Amérique entière.

Le faucon d’Atlanta rôde en terre celte
« Des membres du forum ont pris de mes nouvelles en 2016. Ils se demandaient si j’allais refaire d’autres dessins. Comme je ne me considère pas encore comme une professionnelle, j’estime que ces illustrations me permettent d’exposer davantage mon travail. »

La revanche du Cavalier face au Warrior
En parallèle, Asur a mené une campagne de crowdfunding qui s’est finalisée à hauteur de ses espérances. Elle va pouvoir se consacrer exclusivement à l’illustration de son projet qui trotte dans son esprit depuis près de cinq ans. Grâce aux fonds engrangés, l’espoir de donner vie à un ouvrage de qualité et de tenter de s’inscrire parmi les talents émergents de la BD devient une réalité. Eolyn l’enfant, c’est avant tout une histoire partie de presque rien, d’une discussion de deux amoureux parmi tant d’autres. Asur n’a eu aucun mal à puiser dans ses ressources pour scénariser le périple d’un jeune garçon Tonhee, évoluant dans un monde post-apocalyptique d’aujourd’hui, éclairé dans sa quête solitaire par une amie imaginaire Eolyn. Une aventure moderne qui s’annonce passionnante, entièrement conceptualisée par une néophyte au talent brut.
Il n’y a plus qu’attendre la sortie officielle aux éditions Sandawe, prévue pour décembre 2016.

Eolyn, en avant les histoires !
Quelques liens pour découvrir le monde d’Asur :
Portfolio : http://asurmisoa.wix.com/portfolio
Twitter : https://twitter.com/AsurArt
Facebook : https://www.facebook.com/asur.illustrations/
(Sources : US-full.com)