Il a beau avoir 46 ans, Robert Horry affiche toujours cette bouille de gamin, même s’il ressemble de moins en moins à Will Smith que par le passé. De passage à Paris pour plusieurs raisons, le septuple champion NBA*, retraité des parquets depuis 2008, a fait une halte à la « Hoops Factory » d’Aubervilliers afin de jeter un œil au tournoi organisé pour les 15-18 ans. Attentif face aux multiples rencontres qui se disputaient sous ses yeux, il a tout de même pris le temps de s’arrêter pour répondre à quelques questions. Sept exactement ! Comme le nombre de bagues qu’il a remportées en tant que joueur, lui le shooteur fou qui savait se transcender au cours des matchs cruciaux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien, qu’on le surnomme encore aujourd’hui: « Big shoot Rob » Rencontre avec cette légende vivante du basket-ball…

1993 : la NBA découvre Robert Horry
Robert, c’est un véritable plaisir de vous rencontrer en France. Connaissiez-vous ce pays auparavant ?
« C’est ma troisième ou quatrième fois sur Paris. J’étais déjà venu à plusieurs reprises en camp d’entraînement avec les San Antonio Spurs, mais aujourd’hui, cela n’a rien à voir. Je suis très satisfait de venir à la rencontre des jeunes basketteurs français. Tony (Parker), m’en a toujours dit du bien. Il y a beaucoup de talents ici, je comprends mieux pourquoi vos meilleurs éléments s’exportent autant désormais (…) En tout cas, cette « Hoops Factory » est un concept vraiment génial, avec des équipements de très haut niveau. Maintenant que je suis retraité, je me verrais bien m’occuper d’un lieu similaire chez moi à Houston. »
Comment occupez-vous votre quotidien ? Êtes-vous toujours consultant TV ?
« Oui je fais toujours un peu de télévision, en tant que consultant chez Time Warner pour le compte des Los Angeles Lakers. L’autre jour d’ailleurs, ils m’ont appelé pour savoir si j’étais prêt pour la reprise de la saison NBA. Je leur ai dit : « Quelle reprise ? » J’avais oublié que la saison redémarrait aussi vite. Maintenant que je l’ai réalisé, je suis si excité car il y aura plein de nouveaux visages en raison des nombreux mouvements entre les franchises. Il y a de l’incertitude chez beaucoup d’entre elles, cela s’annonce passionnant ! »

Crédit : Pierrick Camerata
Et si vous deviez annoncer un favori parmi toutes ces franchises ?
« Je supporte toujours une équipe qui possède dans ses rangs des « big men » de talent. Du coup, je mettrai une pièce sur les Spurs, car j’adore Lamarcus Aldridge ! Il représente pour moi l’élément parfait à son poste et bien sûr, il n’est pas tout seul à briller. Même s’ils ont perdu l’immense Tim Duncan, parti en retraite, ils ont toujours Kawhi Léonard & Tony Parker pour former un big 3. Ils avaient des soucis de banc, mais ils se sont bien renforcés cet été. Je ne pense pas que Cleveland fera aussi bien que l’an passé, tout comme Oklahoma, qui vient de perdre sa star Kevin Durant. »
Est-ce Tony Parker qui vous a forcé à dire cela ?
« Absolument pas, je parle en connaissance de cause. Qu’on l’aime ou pas, Gregg Popovich (coach) connaît bien la recette pour glaner des titres. J’en sais quelque chose, même si cela ne s’est pas toujours bien passé entre nous (…) Si vous regardez leurs saisons à la loupe depuis qu’il a pris les rênes de la franchise, ils sont d’une régularité exemplaire toujours en embuscade. Aux États-Unis, ils sont appréciés de partout dans le pays, en même temps ils jouent si bien, surtout à domicile. »
Pouvez-vous nous dévoiler votre cinq majeur, uniquement avec des basketteurs qui ont été vos coéquipiers par le passé ?
« Comme je vous ai dit précédemment, j’aime les « big men » ! Du coup, mon cinq majeur ne ferait vraiment pas rire et rivaliserait avec n’importe qui aujourd’hui. J’y mets d’office Kobe Bryant et Clyde Drexler aux postes arrières, puis je rajoute Tim Duncan l’altruiste, Shaquille O’Neal pour sa puissance et Hakeem « The Dream » Olajuwon. Ce dernier possédait tellement de talent, qu’il aurait pu jouer aux trois postes. Il restera le meilleur coéquipier que j’ai pu avoir au sein d’une franchise. De plus, je lui ai porté bonheur en débarquant aux Rockets, car on a remporté le titre dès ma première année de « rookie ». Ce fameux titre qu’il attendait tant… »

Le 5 majeur des coéquipiers de Robert Horry
Vous avez remporté sept bagues de champion NBA. Quel est le titre que vous retiendrez plus que les autres ?
« Ils ont tous été marquants dans ma propre histoire, mais je pense notamment au premier avec les Houston Rockets. Il n’y avait plus Michael Jordan (parti en retraite anticipée en 1993) et il fallait vraiment que Houston profite de cette opportunité. Nous avons su le faire, en faisant une saison hyper complète. Une fois lancés, plus personne ne pouvait nous arrêter. Lors de la première finale contre les courageux New York Knicks, l’expérience de mes coéquipiers a fait une énorme différence. Nous étions menés 3/2 et ils ont su s’arracher pour remporter les deux derniers matchs chez nous. »
J’étais persuadé que vous répondriez le second des Rockets en 1995 …
« Le second titre a une valeur différente, mais il restera à tout jamais celui de la confirmation. Nous étions tellement sous pression après une première partie de saison trop moyenne, même pas qualifiables en playoffs. Personne ne nous pensait capable de faire le « back to back » (doublé), puis nous sommes montés en puissance et nous avons finalement obtenu gain de cause en étrillant les Magic d’Orlando en finale (4-0), tandis qu’eux aussi voulaient une part du gâteau. Débuter en NBA par deux victoires finales consécutives, c’est de toute manière impossible à oublier ! »

Crédit : Pierrick Camerata
Propos recueillis par la rédaction de www.us-full.com
Robert Horry a été champion NBA à sept reprises, sous trois tuniques différentes :
Houston Rockets (1994 & 1995)
Los Angeles Lakers (2000, 2001 & 2002)
San Antonio Spurs (2005 & 2007)
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