J’avais d’abord entendu parler de l’enseigne “Five Guys” à la suite d’une déclaration de Barack Obama, si influent soit-il. D’après l’actuel président des États-Unis, il s’agissait du meilleur burger du pays, un argument suffisant pour tenter le “ventre sur pattes” que je suis, maintenant qu’ un resto a ouvert ses portes à Paris. Il fallait se faire une idée, la mienne est faite, n’en déplaise aux inconditionnels de la firme.
Des burgers, j’en ai vu par milliers, des plus modestes au plus curieux. Souvent délicieux, même si toujours trop caloriques, ils restent une valeur sûre en terme de remplissage d’estomac, très, voire (trop) prisés des Français, qui en consomment de partout, y compris dans des restaurants plus traditionnels, où les grands chefs n’ont plus honte d’afficher le met sus-nommé au menu. Au soi-disant pays de la fine gastronomie, la mode est désormais aux deux tranches de pains garnies. T’y comprends quelque chose ? Figure-toi que moi non plus ! J’enfile mes baskets, direction Bercy pour tester ce « Five Guys » qui m’obsède au point de traverser Paris en long et en large. J’ai faim bordel !!! Pas de McDo, ni autre facétie du genre, un check de Google Map sur mon téléphone et zou !
La ruée vers l’huile
J’étais sûr de trouver une longue foule agglutinée devant l’entrée, je n’ai pas été déçu du voyage ! Avec mon invitée, nous avons dû nous positionner derrière une file décourageante. Il est 21h, seuls deux-trois restos du Bercy Village remplissent quelques tables, l’attraction est focalisée sur ce serpentin impossible à rater depuis le 1er août. Deux employées guettent le spectacle avec intérêt, dedans c’est chaud, leurs collègues des cuisines vont en baver ! Ils nous disent d’attendre 40 minutes, tarif minimum ! En attendant, ils nous confient un menu papier, on sait maintenant ce qu’on va manger, on ne sait pas encore par contre, si l’on tiendra jusque là.

“En route vers le gras.”
A l’intérieur du bordel, des sacs de patates immenses servent de barrière, je suis à deux doigts de rebrousser chemin, de faire inévitablement l’impasse sur ce menu qui m’appelle. Soudain, je me mets à compatir pour tous les salariés qui se décarcassent sous les effluves d’huile. Un brumisateur pas des plus agréables, surtout en période de canicule. Sous nos yeux ébahis, ils envoient du 200 burgers de l’heure, tout en gérant les frites et la caisse. C’est vraiment bruyant, limite agressif ! La commande est passée, on a tenté le « cheeseburger » classique, sans toucher aux options proposées. Concernant les frites, ils proposent éventuellement des épices, me laissant dubitatif. Soit ! On goûtera aux deux !
Beaucoup trop cher
34 euros plus tard, ce qui reste très excessif qu’on se le dise, pour deux sandwichs, deux petites frites, une moyenne frite, un coca (qu’il faut se servir soi-même) et une eau (en bouteille), on a suivi le mouvement en rang d’oignon, tout en observant les différentes confections, ingrédient par ingrédient, le tout rythmé par un travail à la chaîne digne de ce nom. Premier constat visible, les produits utilisés me sont assez familiers, pas de quoi en faire un fromage à raclette. En face de moi, la responsable du bacon saisit les tranches une à une, on dirait du carton pâte, la salade et les légumes n’ont rien d’exceptionnel. Et si j’avais eu la bonne idée de me faire mes propres burgers à la maison ? Impossible de reculer car enfin servis, nous nous éloignons très loin de ce foutoir géant. Comment peut-on avoir envie de consommer sur place ? Direction, un endroit plus calme, quitte à se poser sur un banc public de la rue Paul Belmondo. Aux yeux de tous, on déballe les sacs imbibés de gras. Précisément de l’huile d’arachide, garantissant des frites de folie. Bon appétit !
Que du bon cholestérol !
Second tracas, plutôt dérangeant, la sauce, enfin les sauces ! Ma partenaire me propose deux sachets Heinz de mayo et de ketchup. Il n’y a rien d’autre hormis le combo poivre & sel, et au vu de la quantité de frites qu’on possède, il y a de grandes chances pour que ce soit un peu sec. Les frites épicées sont pas mauvaises du tout, les plus classiques sont elles, plus fades forcément. Passons au fameux « cheeseburger », qui sous son habit thermique, donne sacrément envie. Au contraire des pommes de terre, il jute à souhait et mérite d’être englouti en quelques bouchées. Petite mention spéciale à l’employé qui a oublié les serviettes. Après tant de péripéties, nous n’y retournerons pas pour deux minces feuilles de papier. On s’en fout partout, le spectacle est immonde !
A l’intérieur de mon sandwich, je me demande comment ils ont réussi à compacter autant de choses. Par rapport à la recette classique du hamburger + fromage, ils y rajoutent de la salade et des champignons grillés (à l’origine douteuse), tout en incorporant un trio mayo-moutarde-ketchup assez mystique, mais qui se noie bien dans la masse. Moi qui voulais rajouter un hot-dog à ma commande, je n’ai plus faim, mais je reste bien circonspect. En effet, la viande paraissait banale à l’image du produit fini. Vraiment pas de quoi casser trois pattes à un canard… 22h39, il reste une grosse poignée de frites et nous plions boutique en direction de nos quartiers. Inutile de se retourner pour tenter le fabuleux milk-shake, on se contentera de dire qu’ils cachent probablement une certaine misère. Ils ne proposeraient pas un supplément « bacon » sinon…

“Faîtes vos jeux, y en aura pour tout le monde.”
Merci Barack ! Grâce à toi, j’ai découvert un concept assez unique en son genre ! A tester de nouveau, une fois que le réseau se sera davantage étendu sur Paris et ailleurs. Cela ne vous empêchera pas de vous faire votre propre avis.
(Sources US-full.com)