A l’occasion de la sortie de “The Lost Arcade”, un documentaire rendant hommage à une historique salle de jeux vidéo new-yorkaise du sud de Manhattan, qui a traversé le temps en dépit des tendances changeantes. US Full s’est replongé dans cette culture du jeu d’arcade, désormais devenue quasi obsolète en France, hormis pour quelques rares puristes, sans oublier les hipsters évidemment !
Connaissez-vous « le Chinatown Fair » ? Ce lieu mythique créé en 1944 à Mott Street, a connu à travers le temps, toute l’évolution de l’espace dédié au divertissement. A l’époque, on pouvait s’y rendre pour regarder le fameux poulet (Dancing Chicken) qui se déhanchait derrière une vitre dès lorsqu’un individu introduisait une pièce dans l’espace dédié pour. Puis avec l’évolution des technologies, notamment à la fin des années 70 avec l’avènement des premiers jeux vidéo, le « check point » a façonné sa réputation d’incontournable « place to be » sitôt que l’on voulait se réunir et y tester les dernières nouveautés, ou participer à un tournoi quelconque du mythique Street Fighter 2, ainsi qu’à d’autres jeux à forte popularité. Racheté par un ancien joueur de flipper, le lieu tente aujourd’hui de survivre aux effets de mode. Tel est son irrémédiable destin.
Dans “The Lost Arcade”, la scénariste Irène Chin revient sur l’histoire de plusieurs personnages, qui évoquent leurs bons souvenirs sur place et justifient leur présence au Chinatown Fair à un moment précis de leur vie. Comme certains d’entre nous, qui squattaient les plusieurs spots de nos villes respectives, il y avait toujours une bonne raison pour se dédouaner de cet inconditionnelle passion du monde virtuel. Loin des tentations diverses de la rue, nous venions chercher refuge, transformant notre billet de banque en pièces de monnaie, puis ces dernières en crédits. Ainsi fait, nous nous jetions sur l’objet de nos convoitises. Et tant pis s’il fallait parfois attendre son tour, nous ressentions une liberté absolue une fois avoir résolu le récurrent problème : “Insert Coins”. Au pire, on testait autre chose, car c’était aussi ça la magie des salles d’arcade : tester des jeux improbables tout en faisant des rencontres autour d’un attrait commun.

“Une petite partie ?”
Une culture bien confinée
Même si aujourd’hui, il y a de plus en plus de consommateurs connectés sur la planète, on joue désormais à la console, sur son PC ou sur son téléphone portable, que ce soit en réseau ou non. Au fil du temps ces lieux réservés au gaming, où les “accros” se retrouvaient, prêts à vider leurs poches, ont pour la plupart disparu. Il reste néanmoins quelques flippers et baby-foot répartis ça et là chez quelques irréductibles cafetiers. Quant aux bornes d’arcade, il faut remercier les rares hipsters ayant essayé de nous replonger dans cet univers en ouvrant des ersatz de salle de jeux. A l’image du « Fantôme » à Paris par exemple, qui réunit davantage une jeunesse dorée et nostalgique, plutôt que des véritables chasseurs de records prêts à inscrire durablement leur pseudo en trois lettres, l’ambiance a bel et bien changé. Les jeux sont réglés avec le son au minimum et le côté fête foraine a ainsi perdu toute son intensité, tout comme l’odeur du tabac froid s’est définitivement estompée :
« On fait un Pac Man ? »
« Ok, mais d’abord je vais chercher une boisson à 8 euros, et une part de pizza à 5 euros. »
« Damned ! Je sors fumer une clope dehors en attendant. »
A présent, certains spécialistes en la matière sont en mesure de reconstituer des bornes d’arcade à la demande, proposant même d’y ajouter une infinité de jeux dessus grâce aux émulateurs. De quoi ravir les nostalgiques « retro-gamers » au pouvoir d’achat désormais supérieur, qui n’hésitent pas à s’en procurer pour les espaces « détente » de leur entreprise, ou à d’autres, qui se les installent carrément à la maison. Plus besoin de la technique de l’allume-gaz pour jouer gratis, à domicile les crédits sont désormais illimités et le terme « game over » n’effraie plus personne. On se fait une partie ?
(Sources : newyorker.com / US-full.com)