Les choses vont très vite dans le sport. En septembre dernier, les Carolina Panthers avançaient comme des favoris pour le titre, 6 mois à peine après leur défaite lors du Superbowl contre les Broncos de Denver. Mais 11 matchs plus tard, les objectifs ont été revus à la baisse en Caroline du nord. Le bilan de 4 victoires pour 7 défaites annonce prématurément une saison relativement compromise. Il n’empêche que les Panthers traversent le plus beau cycle de leur jeune histoire…
Une histoire qui commence en 1990 lorsque la NFL fait part de son intention de créer des nouvelles franchises pour son championnat. Charlotte s’est ainsi manifestée et fut récompensée en 1993 avec l’annonce du choix de la ville pour l’arrivée d’une franchise représentant les deux Carolines jusqu’àlors, ignorées par le football américain professionnel (Véritable sport national). Les Panthers firent leur début sous le feu des projecteurs, lors de la saison 1995. Un an plus tard, leur stade est inauguré, il prendra le nom de Bank of America Stadium en 2004. Une franchise, un stade et un maillot (bleu et argenté), Charlotte possédait enfin ses arguments pour briller aux yeux du pays tout entier. Seulement, la lumière mit un certain temps à s’allumer. 9 saisons entières à rêver jour et nuit du Superbowl. Ce fut réalisé en 2004, Les Panthers atteignent la finale du championnat et se rendent à Houston pour y défier les New England Patriots. Une défaite 32-29, suscitant beaucoup de regrets, même si les intentions ne manquaient pas.

“Touchdown !”
Ont suivi des saisons sans résultats. Avec un peu de recul, 2011 semble le moment charnière pour Charlotte. L’arrivée d’un nouvel entraineur en chef (le 4ème de son histoire) en la personne de Ron Rivera et surtout le 1er choix à la Draft qui se profile : Cam Newton, quarterback des Tigers d’Auburn est sélectionné. Il fallut cependant attendre la saison 2013 pour retrouver les playoffs et ne plus jamais les quitter. Les Panthers ne sont alors pas du tout évoqués pour atteindre la post-season. Contre toute attente, ils ont effectué une année prodigieuse (12 victoires pour 4 défaites), propulsés en playoffs de division, mais se firent étriller par San Francisco 23-10 pour le premier match de Newton en playoffs (sacré baptême). L’année suivante, les Panthers atteignent de justesse les séries éliminatoires malgré un bilan négatif (7 victoires, 8 défaites et 1 nul), s’appuyant sur une série de victoires en fin de saison qui fait d’eux des champions de division. Mais une nouvelle fois ils s’arrêtèrent en playoffs de division (2 matchs avant le Superbowl). Le grand Cam Newton par contre, dépasse son statut de grand espoir pour devenir un joueur superstar qui compte dans la ligue.

“La fameuse technique du briquet”
La tête pas qu’au football
La grande saison pour Charlotte intervint entre septembre 2015 et février 2016. Une seule défaite en 16 matchs, Cam Newton élu MVP (meilleur joueur de la saison régulière) sans l’ombre d’un doute et une place au Superbowl facilement acquise après les victoires sur Seattle 31-24 et sur Arizona 49-15. Un mauvais match d’ensemble priva de titre les hommes de Rivera qui durent s’incliner contre les Broncos de Denver 23 à 10.
Mais contrairement à 2004, les Panthers ont davantage de certitude et cette défaite reflète seulement une étape de plus vers la victoire la saison prochaine. Malheureusement la situation sociale en Caroline du Nord rend l’ambiance autour de l’équipe tendue et le climat général de la ville est loin de respirer la chaleur et de la joie du football. La fin du mois de septembre 2016 fut extrêmement compliquée à Charlotte après qu’un Afro-Américain eut été tué par un policier (non poursuivi par la justice). Manifestations et violences agitèrent (et agitent toujours) la ville, obligeant les autorités à avoir recours à la sûreté nationale et d’imposer un couvre-feu. Les joueurs clés de Carolina, bien loin de leur niveau, ont prononcé des discours davantage tournés vers la situation en ville que sur les problèmes ostensibles sur le terrain, apportant la preuve que le jeu n’est pas la priorité dans les esprits. Ainsi, avec un bilan négatif au 2 décembre (4 victoires et 7 défaites) les Panthers sont pratiquement obligés de réaliser un sans-faute lors de leurs 5 dernières rencontres pour entrevoir les playoffs. Il faut donc attendre le 1er janvier, date du dernier match de la saison, pour savoir si 2016 marque un vrai coup d’arrêt pour la bande à Newton ou si ce n’est qu’une saison de plus au scénario incroyable qui se profile pour ces Panthères qui peinent à planter leurs griffes.
(Sources : www.us-full.com / www.nfl.com)