Le nouveau président américain de l’Olympique de Marseille : Frank McCourt, a profité de la venue du rival symbolique : le Paris Saint-Germain, pour s’exposer plus que d’habitude. Se montrant disponible tout le week-end, tantôt à s’exprimer devant la presse, mais aussi en compagnie des supporters, l’ancien propriétaire des Los Angeles Dodgers ne manque pas d’ambitions pour cet OM, il l’a confirmé sans répit depuis son arrivée le 17 octobre. Mais à trop vouloir ouvrir son museau au mauvais moment, la sentence du dimanche soir a été terrible et sans appel. Ses protégés ont été balayés par le PSG (5-1), dépassés dans tous les compartiments et littéralement asphyxiés. Il reste encore quelques marches à gravir si l’OM veut reprendre des vraies couleurs.

L’OM voudrait redorer son “blason”
Inutile d’être un spécialiste de football pour comprendre qu’il y a, à ce jour, un énorme fossé entre l’Olympique de Marseille et le quadruple champion de France parisien, en terme de football. Ce dimanche soir, il n’y a pas eu le moindre suspense, avec deux buts encaissés très rapidement dès le premier quart d’heure.
Arrivé cet automne avec un projet concret et sérieux, le propriétaire Frank McCourt s’était rapidement félicité du fait que Rudi Garcia, tout juste nommé sur le banc, ait obtenu un nul héroïque au match aller (0-0). Dominés et incapables de cadrer le moindre tir, Marseille s’en était sorti miraculeusement ce dimanche-là au Parc des Princes. Depuis, ils ont sagement courbé l’échine et ont quitté la 12e place pour redevenir des candidats sérieux pour une place en Ligue Europa, ce qui constituerait une première étape du « OM Champions Project ».
A l’occasion de ce match retour tant attendu, surtout par les Parisiens revanchards, les éléments étaient réunis pour qu’on assiste à un gros match, entre une équipe plus que confirmée, qui a réussi à mettre 4 buts à un FC Barcelone dépassé, et un Olympique de Marseille renforcé par sa recrue star : Dimitri Payet, dont on attendait peut-être un peu trop, si tôt. En défense, les locaux se permettaient même d’aligner un autre renfort : Patrice Evra, censé solidifier une arrière-garde en difficulté depuis le début de la saison. Frank McCourt est arrivé au Vélodrome vers 19h10, la mine radieuse, loin d’envisager un tel scénario. Trop confiant, le bougre s’était même octroyé le luxe d’inviter Margarita Louis-Dreyfus, ex-héritière de l’OM, tout en omettant qu’elle pouvait à tout moment se métamorphoser en corbeau du soir. Sous son commandement, Paris n’a cessé de corriger l’OM.
Lorsque le chanteur local Soprano et l’ancienne gloire Mamadou Niang ont donné le coup d’envoi fictif de ce dernier match de la 27e journée, le président venait alors, d’esquisser son dernier sourire de la soirée, avant que le cyclone francilien n’emporte tout sur son passage.
Nous avons tenté de deviner sa pensée (les propos retranscrits sont bien évidemment fictifs).
Le jubilé d’Evra
1ere minute : le coup d’envoi de cet OM-PSG est donné, zéro-zéro au tableau d’affichage. Les Marseillais sont déjà à la faute par deux fois. Marco Verratti, le milieu ultra-doué du PSG commence à râler et c’est mauvais signe. Il finira « homme du match » soit dit en passant…
3′ : les Marseillais obtiennent un corner. Tout le stade est bouillant. 65252 spectateurs, ça fait du bruit, et ça bat le record d’affluence pour un match de Ligue 1. Ce sera la seule consolation côté Marseillais, toute intrigue reste inutile.
4′ : première alerte pour McCourt : les siens paniquent en défense. Meunier centre au cordeau, obligeant Hiroki Sakaï à effectuer un dégagement en catastrophe. Les premiers projectiles commencent à tomber du ciel phocéen.
6′ : le PSG ouvre le score après une superbe combinaison sur coup-franc. Si tout l’effectif marseillais est spectateur là-dessus, le principal coupable se nomme Patrice Evra, totalement absent au marquage sur Marquinhos. Nommé capitaine du soir, en l’absence de Bafetimbi Gomis, Evra montre l’exemple dans le mauvais sens du terme (0-1) : « On a oublié de jouer notre football… » déclarera t-il après la rencontre (propos non fictifs cette fois).
10′ : Evra encore lui, commet une sale faute sur le rapide Lucas. Comment Rudi Garcia a t-il osé donner la responsabilité à un Evra vieillissant, de contenir un mec quatre fois plus rapide que lui ?
Vous avez deux heures …

“Pour me rendre au Club Med, je prends à droite ?”
12′ : Paris obtient une nouvelle occasion sérieuse. Cette fois c’est Pelé qui s’interpose devant la tête de Kurzawa. Pendant ce temps-là, McCourt attend désespérément la pause publicitaire. Son voisin de siège lui indique qu’il reste encore 33 minutes à tenir, avant d’aller chercher son combo de sustentation préféré. Ce sera un hot dog sauce algérienne, tant pis pour les sensations.
14′ : le gardien parisien fait semblant d’avoir du travail et éloigne un centre tendu de Sakaï. Sur le contre qui suit, Meunier est à deux doigts de servir le meilleur buteur du championnat: Edinson Cavani sur un plateau. Après le premier quart d’heure, les Marseillais ne montrent rien de bon. Les relances sont hasardeuses, l’abus de longs ballons sonne ostensiblement comme un premier aveu de faiblesse.
15′ : il neige sur Marseille car l’OM a frappé au but ! Recentré sur son pied droit, Dimitri Payet enroule un beau tir bien puissant, mais il frôle le poteau gauche de Trapp. McCourt apprécie et croit même que le match peut susciter de l’intérêt. La minute suivante le renverra à la cruelle réalité…
16′ : le match est plié, puisque le PSG montre à Marseille ce qui s’appelle : la notion de réalisme. Tout simplement, en toute décontraction, Javier Pastore envoie Cavani filer seul face au gardien. L’Uruguayen n’est pas hors-jeu, il pique son ballon victorieusement (0-2). McCourt a envie de pisser, du coup il se venge sur un réseau social bien de chez lui. 140 caractères : c’est bien trop spacieux pour tweeter un simple : #Fuck !!! Du coup c’est du hashtag #OM en puissance.
21′ : plus personne ne chante dans ce Stade Vélodrome, vu que les Parisiens n’ont pas été invités à ce récital des leurs. Plus tôt dans la journée, une illuminée a osé se balader dans les rues de Marseille vêtue du maillot du PSG. Elle a été poursuivie par une trentaine de chasseurs de sorcières. On ne déconne pas avec cela un jour de Clasico ! La fille a eu un sacré courage et notre rédaction lui souhaite un bon retour à la réalité.
23′ : complètement à la rue, les plots marseillais regardent Lucas rater l’immanquable. Franck McCourt se rend compte alors, qu’il est venu assister au jubilé de Patrice Evra et comprend enfin pourquoi Rudi Garcia lui a confié le brassard de capitaine… S’il avait su, il n’aurait pas dépêché le jet privé pour si peu.
29′ : depuis six minutes, tout le stade retient son souffle de peur qu’un Mistral perdant ne dévie par hasard le ballon dans les cages de Yohan Pelé. Verratti encore lui, joue au volley-ball et prend un carton jaune.
33′ : Marseille a sorti les rames. McCourt se dit qu’il pourrait remplacer numériquement Clinton N’Jie sans problème. Il regarde son portable et songe à contacter un batteur des Dodgers pour botter le cul à ses troupes à la mi-temps. S’il part maintenant, il pourra toutefois se féliciter d’avoir esquiver les bouchons dans la ville la plus embouteillée de France, devant Paris & Bordeaux, deux rivaux de toujours décidément.
34′ : McCourt déclarait fièrement dans Téléfoot ce dimanche matin qu’il suivait l’OM depuis quelques années. Sans doute pour sa faculté à produire du beau jeu #LOL
37′ : PSG marque encore, mais le but est refusé suite à une position de hors-jeu. Le niveau entre les deux équipes ne fait plus aucun doute. Marseille va en prendre une…
37′ : Positionné avant-centre (soit le mec qui peut éventuellement marquer des buts), Clinton N’Jie trouve enfin le moyen de contrôler un ballon intéressant dans la surface de réparation parisienne. McCourt se lève enfin de son trône, Marseille va peut-être réduire le score ! Malheureusement, N’Jie envoie une pénalité dans les travées du Vélodrome. Le temps de retrouver le ballon, les acteurs se dirigent tranquillement vers la mi-temps. Vu que la messe est dite sur la pelouse, McCourt décide de faire un Fifa de chez EA Sports en loge. Il provoque sa jeune compagne et ensemble ils s’exécutent dans un remake du clasico. Marseille l’emporte 4 à 0, grâce à un triplé de Romain Alessandrini et un but de Serge Aurier contre son camp. Malicieux, le père McCourt avait pris soin de configurer la manette 2 façon PES…
44′ : juste avant la pause, Patrice Evra en remet une couche, ralenti à l’appui. Il obtient une faute à juste titre, comme un dernier cadeau avant la douche. La prestation de la dernière recrue de l’ère McCourt restera des plus faméliques. Un carton jaune qui vient compléter le tableau (38′)
La faillite tactique de Rudi Garcia

Piège en eaux troubles à l’OM
Au retour des vestiaires, l’OM effectue un changement « crucial » et lance le latéral gauche Henri Bedimo, à la place d’Evra. Tout juste revenu de blessure, le Camerounais se voit offrir un beau test pour retrouver une place de nouveau vacante. En manque de rythme, retrouver des sensations face au PSG, c’est pas un cadeau.
50′ : visiblement, Marseille n’a pas compris les règles fondamentales du football, à savoir faire deux passes et savoir se placer intelligemment sur le terrain. Sans effectuer le moindre pressing, Paris récupère un nombre incalculable de ballons. Obligé de sortir son dictionnaire Harrap’s, franco-anglo-marseillais, le président comprend enfin l’expression : prendre le bouillon au pays de la bouillabaisse.

Ils se sont régalés les Parisiens !
50′ : Au moment où il comprend la notion mentionnée ci-dessus, Lucas marque déjà le troisième but. Cela devient trop facile, des supporters préfèrent abdiquer, même à 100 balles la place. « Pourquoi il n’y a pas de défenseurs corrects dans cette équipe ? » s’exclame McCourt, dans un Français serein. Son voisin lui explique dans la foulée que le mercato est terminé depuis fin janvier. Paris mène 3-0, renvoie même Pastore chausser les claquettes. Le match retour contre Barcelone s’annonce, inutile de prendre le moindre risque.
51′ : si la pénalité tentée par N’Jie était passée entre les perches en première période, Marseille mènerait 6-3 suite au missile initié par Thauvin. Grâce à un SMS envoyé en crypté, McCourt suggère à Garcia de faire rentrer Rémi Cabella. Chacun doit justifier son salaire au sein de cet OM Champions Project à la noix.
55′ : habituellement arrière gauche, Kurzawa multiplie les actions dangereuses. Le PSG évolue sans crainte. Un banal match de championnat sans encombre.
57′ : McCourt s’aperçoit qu’André-Frank Zambo Anguissa joue titulaire à la place de Morgan Sanson, joueur qu’il vient de payer une petite fortune à Montpellier. « Mais à quoi joue mon coach ? » se lamente le businessman. En effet, difficile de comprendre l’utilité d’un tel choix tactique de la part de son technicien reconnu. Si Garcia préfère un joueur formé au club, d’un niveau plus que moyen, à nouveau venu prometteur, c’est pourtant qu’il y un souci quelque part.
59′ : Blaise Matuidi n’a jamais connu la défaite contre l’Olympique de Marseille sous l’ère Paris qatarie. Plutôt timide et discret ces derniers temps. L’international français profite de la torpeur ambiante pour accélérer un peu. Lorsqu’il prend plaisir à se dégourdir les gambettes, le Vélodrome ne peut que constater les lourds dégâts infligés.
61′ : tiens donc ! Encore un mouvement qui fait mouche et 4-0 grâce à l’entrant Draxler. Le but est superbe, on dirait un entraînement grandeur nature devant une foule en grosse partie médusée. Comme Barcelone la semaine dernière, Marseille a pris ses 4 pions.
Un peu de stats à l’heure de jeu. Marseille a tiré 8 fois sans cadrer un seul shoot. Paris compte 10 frappes cadrées pour 16 tentatives.
68‘ : abandonné par les siens depuis trop longtemps, Pelé regarde la mine de Cavani passer tout juste à côté du but marseillais.
70′ : Rod Fanni réalise un demi-tour victorieux et réduit le score sur corner. Sa finition pourrait faire pâlir n’importe quel attaquant, surtout dans les rangs de l’OM. A 1-4 Frankie s’envoie deux gorgées de Champagne et se dit que tout est possible…
73′ : jusqu’à ce que Verratti serve Matuidi en retrait pour le cinquième but parisien… Une horreur cette défense marseillaise (1-5).
74′ : Payet se réveille de sa sieste et trouve le poteau sortant. La balle est légèrement déviée par Trapp, l’enchaînement du pied gauche méritait mieux.
82′: Outre le fait que Marco Verratti rayonne sur le terrain, McCourt apprend que Marseille n’a pas pris une telle raclée depuis 1953 à domicile. Demain, les journaux vont se poser des questions… On parlait bien d’un Champions Project ?
Zéro Grinta
82′ toujours : Cavani sort du terrain, même pas épuisé. L’ancien marseillais Hatem Ben Arfa fait son entrée sous les huées du Vélodrome, enfin ce qu’il en reste.
La fin du match n’est qu’une valse de cartons jaunes sans incidence particulière. Loin d’évoluer à un niveau digne d’une équipe ambitieuse à domicile, l’Olympique de Marseille s’enlise à la 7e place, laissant des équipes comme Bordeaux et Saint-Étienne espérer une place européenne. A 11 journées de la fin du championnat, les Phocéens vont devoir se remettre au travail, resserrer cette défense qui frise le ridicule.
Bien indulgents ont été ces quelques Yankees du virage nord qui ont salué la performance des leurs après cette valise reçue en pleine figure de Frank McCourt. On a beau être milliardaire, le football reste un monde impitoyable dans lequel il faut faire preuve d’une grande réflexion, surtout lors d’une prise de commandement d’un club aussi bouillant que l’Olympique de Marseille. Quelques choix ronflants (comme la nomination de Rudi Garcia, les venues de Dimitri Payet et Patrice Evra), ne suffisent pas encore à rassurer l’ensemble de la communauté. S’il y a des millions à dépenser en fin de saison, ils devront être prioritairement orientés vers des choix défensifs concrets et réalistes à la fois (Aymeric Laporte par exemple). N’est-ce pas Mossieur Andoni Zubizaretta, nouveau directeur sportif de l’OM ?
Marseille n’a toujours pas gagné à l’extérieur en 2017, cela commence à sérieusement poser problème. Monaco vient rendre visite ce mercredi en 8e de finale de Coupe de France, et il n’y a toujours pas la moindre garantie offensive en l’absence du vaillant Bafetimbi Gomis (de retour fin mars). La fin de saison va être longue, sans doute périlleuse. Ce serait bête de gâcher un si beau joujou, le réduisant à simple gadget marketing.
(Sources : www.us-full.com)