Toujours dans une volonté de ressortir les vieux disques de la cave, la seconde édition du « Ghetto Blaster » du « Us Full Lab » est consacrée cette fois, à la musique funk de The Meters, au blues originel de Muddy Waters & à l’hétéroclite trio qui a composé le fabuleux « The Rite of strings ».
The Meters : Rejuvenation (Reprise Records-1974)
Art Neville : claviers & chant
Georges Porter Jr : basse & chœurs
Léo Nocentelli : guitare & chœurs
Zigaboo Modeliste : batterie & chant
Il y a de la magie dans ce 5e opus « Rejuvenation » des The Meters, produit à l’été 74 par le pianiste Allen Toussaint (décédé en 2015). Véritable dénicheur de talents dans son fief de la Nouvelle-Orléans, aperçu dans la série « Treme », il s’était chargé de propulser la carrière de ce groupe funky bien local (il a fait de même avec Docteur John), les emmenant même dans ses bagages lors d’une tournée à Paris en 1973 (Salle Pleyel). Revigorés par ce séjour frenchie, The Meters et leur duo de crooners (Neville & Modeliste) ont enregistré « Rejuvenation » dans l’avion du retour, y mettant tout leur cœur à l’ouvrage. Parfait pour une session dance floor, idéal dans toute autre circonstance, la fougue de l’ensemble replonge dans le passé pas si lointain, où le funk apparaissait comme une musique totalement novatrice, bien déterminée à chambouler les mœurs ambiants.
Stanley Clarke, Al Di Meola, Jean-Luc Ponty : The Rite of Strings (Gai Saber – 1995)
Stanley Clarke : contrebasse
Al Di Meola : guitare
Jean-Luc Ponty : violon
Pour un album censé rendre hommage aux instruments à cordes, on tient là une valeur sûre qui ne prend pas une ride au fil des écoutes. Solistes de premier choix, les trois auteurs de ce « The Rite of Strings » ont rangé leurs egos de côté pour tenter de créer la symbiose absolue. Se canalisant les uns les autres, ils s’éclatent autour de rythmiques envoûtantes « Renaissance », sublimées par des envolées mélodiques, que ce soit grâce aux phrasés “punchy” d’Al Di Meola à la guitare, ou à toucher voluptueux du virtuose français Jean-Luc Ponty au violon. En retrait, Stanley Clarke saisit sa contrebasse et s’immisce discrètement dans les intervalles, toujours partant pour raviver la flamme de leurs yeux rougis par la nostalgie des lieux jadis explorés et de celle des idoles parties prématurément « Song to John ».
Muddy Waters : After the rain (Cadet concept -1969)
Muddy Waters : guitare & chant
Pionnier du blues de Chicago dès les années 40, Muddy Waters a inspiré bon nombre de guitaristes au fil des décennies, encore même aujourd’hui. Grimaçant sur scène pour mieux maîtriser son gimmick, il restera ce monument de la musique blues, celui même qui a aidé Chuck Berry à obtenir son premier contrat au sein d’une maison de disque. En 1969, année érotique, il édite « After the rain », et propose un vaste ensemble bien électrifié. Le bougre n’en est pas à son premier essai ! A peine un an après son psychédélique « Electric Mud » , il rappe toujours sur ses riffs avec une grande dextérité « I am the Blues », il use également d’une distorsion fondamentale à outrance « Ramblin’ mind ; Rollin’ n Tumblin’ ». Ses solos de guitare donnent une pêche folle & il ne faut surtout pas en être allergique. Après la pluie vient le beau temps, avec un blues qui reste intacte, car rien n’est plus fort que ce dernier !
(Sources : www.us-full.com / www.discogs.com )