Dans le sillage d’Usain Bolt, considéré comme le meilleur sprinteur de tous les temps, le jeune canadien André De Grasse (22 ans) est bien parti pour prendre sa succession. Moins impressionnant physiquement, il n’en demeure pas moins une bombe dès lors que le départ est donné. Titré sur 100 et 200 mètres aux derniers championnats du Canada, il sera l’une des attractions des championnats du monde.
A quelques jours du début des Mondiaux d’athlétisme à Londres (du 5 au 13 août), André De Grasse, spécialiste du 100m et du 200m ne rêve que d’une chose : obtenir enfin des médailles d’or et ainsi, bâtir sa légende. Irrésistible depuis le début de la saison, il représente une menace plus que sérieuse pour le Jamaïcain de 30 ans (qui fera impasse sur le 200 m), dont ce sera la dernière compétition officielle.

Usain Bolt a enfin trouvé un rival , ça le fait sourire !
Un vrai physique de sprinteur
André De Grasse n’ pas choisi la facilité en devenant sprinteur, dans un monde où l’ego est mis à rude épreuve. Plus jeune de huit ans que le roi Usain Bolt, le Canadien s’est déjà forgé une belle réputation en obtenant trois médailles aux derniers Jeux Olympiques de Rio en 2016 (argent au 200 m et au relais, bronze au 100m), preuve que sa personnalité a su s’adapter à ce microcosme impitoyable. Malgré son gabarit plus petit (1,76m), De Grasse ne fait que confirmer depuis, toujours bien placé grâce à son finish impressionnant. Intercepté après sa course bien maîtrisée sur 200m, lors du meeting de Rabat (Maroc) le week-end dernier, il s’est exprimé quant à sa motivation bien intacte du moment : « Je me sens de mieux en mieux, et je sens que je serais au top de ma forme lorsque les Mondiaux vont commencer. J’ai tout calculé pour en tout cas. »
La côte de popularité du Canadien ne fait qu’augmenter au fil des mois, il a ainsi pu s’en rendre compte pendant les championnats canadiens où le public lui a réservé un accueil digne des plus grands champions. Auréolé du grade d’athlète canadien de l’année en 2016 (le prix Lionel Conacher décerné par la presse canadienne), devant le tennisman Milos Raonic et d’autres hockeyeurs reconnus, De Grasse a véritablement marqué les esprits depuis qu’il se tient devant les starting-blocks : « De plus en plus de gens me demandent un autographe. C’est un sentiment nouveau qui me surprend, mais qui me donne du plaisir. Je suis ravi de voir les yeux des enfants s’illuminer lorsque je suis pris en photo avec eux. C’est très cool comme sensation ! »

Une popularité qui va bientôt dépasser les frontières du Canada
Connu comme le loup blanc
Le mois dernier, De Grasse a marqué les esprits en réalisant un détonnant 9,69 secondes à Stockholm (Suède), temps non homologué en raison d’un fort vent favorable. Il avait déjà défrayé la chronique en 2015, avec un 9,75 secondes aux championnats universitaires, chrono non validé lui aussi pour les mêmes raisons. Peu importe, le natif de l’Ontario, originaire de la Barbade, sait également cavaler dans des conditions acceptables, il l’a récemment prouvé en Diamond League où il rivalise avec des spécialistes plus aguerris que lui : « J’ai l’impression de m’améliorer d’année en année », précise t-il, au cas où on ne l’aurait pas remarqué. Avec des records personnels de 9,91 secondes sur 100m et 19,80 secondes sur 200 m, il pourrait très bien franchir un énième palier à Londres, se rapprochant des temps d’un Bolt, qui demeurent intouchables pour le moment.
Mais qui sait ?
(Sources: www.us-full.com)
(Photo de Une : Mark Blinch)