SOCCER : Grand habitués des phases finales de la Coupe du Monde depuis 1990, les Américains ne participeront pas au prochain Mondial en Russie l’été prochain. La désillusion est indescriptible, tant leur parcours s’annonçait -de santé. Des têtes sont déjà tombées, à présent place à la reconstruction dans un bourbier total. Prochain objectif pour le futur berger du troupeau, la Coupe du Monde au Qatar en 2022 …
Englués dans une poule homogène, mais dominée de la tête et des épaules par le Mexique, les USA ont laissé filer devant eux, des collectifs bien plus pertinents dans leur objectif de qualification pour la Coupe du Monde 2018. Dans la zone Amérique du nord, le Costa Rica et le Panama accompagneront le leader, le Honduras devra procéder à un barrage et basta. Avec seulement 3 victoires en 10 matchs, les États-Unis ont failli professionnellement, étant incapables de sortir de leur zone de confort malgré un objectif largement à leur portée.
Ils passent sous les fourches caudines après un revers symbolique contre le dernier du groupe (99e au classement FIFA) : Trinidad & Tobago (1-2) lors de la dernière journée, alors qu’un match nul suffisait à leur bonheur. Rapidement menés de deux buts, ils n’ont pas su trouver les ressources, pris dans les tenailles caribéennes. Même en disposant des deux meilleurs buteurs des éliminatoires : Clint Dempsey des Seattle Sounders, ainsi que Christian Pulisic qui évolue au Borussia Dortmund en Allemagne, les partenaires de Michael Bradley (ex AS Roma) se contenteront de soirées barbecue devant la télé, pendant que les autres arboreront fièrement leurs apparats de fête sur les terres de Vlad’ Poutine l’été prochain.

Le talent de Clint Dempsey n’aura pas été suffisant. (USA Today)
Coach dans l’impasse, motivation déclinante
Dans l’obligation de démissionner, Bruce Arena, adoubé par le passé, n’a pas réussi à sortir du pétrin son groupe, tandis que Jürgen Klinsmann son prédécesseur l’avait déjà mis dans une position inconfortable au début des qualifications. Le revers d’entrée à domicile contre le Mexique en novembre 2016 ne présageait rien de bon, encore moins la gifle 0-4 reçue au Costa Rica dès la seconde journée. Arena a récupéré l’eau du bain, a fait ce qu’il a pu en alignant des effectifs cohérents, c’est la motivation qui a grandement fait défaut, il n’y a aucune autre explication possible : « Il n’y a aucune excuse, l’objectif n’a pas été atteint. » précisa t-il lors de sa démission publique.
Ce n’est pas faute de posséder en ses rangs des joueurs talentueux, la team USA a toujours regorgé de profils atypiques (Lalas, Wynalda, Donovan par le passé), (Bradley, Bedoya, Dempsey, Beasley aujourd’hui). Cette fois, Arena n’a pas réussi focaliser ses leaders sur cet objectif pourtant bien majeur. Lors du Mondial 2002, il était parvenu héroïquement à emmener une sélection culottée en quarts de finale (perdu tragiquement contre l’Allemagne), cette fois il ne sera même pas parvenu à basculer après une phase éliminatoire à portée de main. Même si le soccer ne représente qu’un sport mineur en voie de popularité outre-Atlantique, la presse n’a pas manqué de souligner l’ampleur du flop.
Qui pour panser les plaies ?
L’actuel président de la fédération américaine, Sunil Gulati s’est mis dans la tête de nommer une pointure, avec l’idée de remettre de l’ordre dans la maison mère. Trois profils sont momentanément visés, la plus sérieuse mènerait à l’ancien technicien du FC Barcelone, l’Argentin Gerardo « Tata » Martino actuellement à Atlanta United en Major League Soccer (MLS). Sa brillante acclimatation au championnat domestique, bien moins facile qu’il n’y paraît, a séduit Gulati, tout comme le profil de Juan Carlos Osorio, actuel sélectionneur du rival mexicain.
Mais inutile de rêver pour obtenir la signature de ce dernier, il n’a aucune raison de traverser la frontière, il gère la nation la plus talentueuse du continent. Une solution plus cartésienne mènerait naturellement à Tab Ramos (81 sélections), qui fut des premières épopées ricaines en 1990 et 1994. Elle représenterait une belle promotion pour celui qui s’occupe aujourd’hui des moins de 20 ans. Maintenant, comment reconstruire après cet énième séisme qui vient de frapper l’Amérique ? Si certains anciens ne se relèveront probablement pas de cet échec, c’est désormais à la génération du milieu offensif Pulisic (19ans) de redonner un semblant d’âme à tout un soccer meurtri. Pour rappel, la sélection américaine, c’est un quart-de-finale en 2002, trois huitièmes-de-finale (1994, 2010, 2014) sur les six dernières éditions du Mondial. Ils vont nous manquer les bougres !

Christian Pulisic, futur leader de la sélection. Getty Images
(Sources : www.us-full.com)