Facile tombeurs des Houston Rockets de James Harden, les Warriors de Golden State démarrent leur finale de conférence contre les Blazers de Portland. Si Kevin Durant est d’ores et déjà forfait pour le match 1, Stephen Curry lui, semble prêt à faire feu de tout bois derrière l’arc des 3 points. Outre son efficacité diabolique dans les moments chauds, c’est son leadership qui lui permettra d’emmener ses Warriors vers une troisième finale NBA consécutive.
Il est l’homme des records et c’est sans doute à ce titre qu’il restera dans l’histoire de la NBA. La liste des records qu’il possède est longue comme le bras. La plupart concerne le tir à 3 points, sa spécialité : plus grande nombre réussis en une saison (402), ou en une campagne de playoffs (98). Mais Curry, c’est bien plus que ça, et la récente confrontation face à Houston, en demi-finale de conférence, l’a encore montré. « J’ai sans doute réalisé les meilleures 18 minutes de ma carrière », a-t-il déclaré, faisant référence à une fin de match 7 où il a contrebalancé une première mi-temps catastrophique (0 point !). Car le meneur des Warriors est d’abord un énorme compétiteur. « Il réalise des actions incroyables, s’est enthousiasmé Steve Kerr, son coach aux Warriors. Il n’a vraiment peur de rien, et c’est ce qui fait sa force. »
Le plus bel hommage est peut-être venu d’un coéquipier, Klay Thompson, lui aussi réputé pour son adresse aux tirs longue distance : « Stephen est un compétiteur, un champion, et qui en prime joue avec un coeur énorme. C’est notre leader et sa maîtrise est incroyable. »

Une mécanique de poignet fantastique
A la manière de ces joueurs, tous sports confondus, qui répondent toujours présent dans les grands moments, Curry ne déçoit jamais. Il réussit à aller chercher au plus profond de lui quand les circonstances l’exigent. Il a une telle confiance en ses capacités physiques et techniques que toute son énergie est alors dévolue à son mental et à la pleine expression de ses moyens. Même ses détracteurs sont admiratifs devant la force du bonhomme, seul joueur à avoir été élu MVP à l’unanimité, en 2016.
Devenu collectionneur de « bagouses »
Son influence s’étend bien au-delà du parquet. Cette saison, il a notamment pleinement joué son rôle de leader en relançant son équipe, menacée par un conflit interne entre deux joueurs majeurs, Draymond Green et Kevin Durant, dont la sévère altercation dans les vestiaires à l’automne avait fait les choux gras de la presse basket. La saison était tout près de dérailler pour les Warriors et Curry a remis tout le monde dans le droit chemin. Dans le passionnant documentaire “Stephen vs. the Game”, Steve Kerr a reconnu que Curry avait été « essentiel » pour aider l’équipe. Le jour de l’altercation, Curry, blessé, n’était pas avec l’équipe. La suite, c’est le coach des Warriors qui la raconte : « Quand nous sommes retournés à Oakland, il a tout fait pour réparer cette blessure mentale qui minait l’équipe. Toute bonne équipe doit avoir ses bâtisseurs, des gars capables de créer des ponts et de rapprocher les gens, respectés par tout le monde. Et c’est ce que Steph représente pour nous. » Dans les faits, Curry a multiplié les rencontres. Il s’est rendu au domicile de Draymond Green. Il a fait de même avec KD. Quelques jours après l’altercation, il s’est ostensiblement affiché sur le banc entre les deux joueurs, plaisantant et leur parlant énormément.
Un autre épisode, à la même époque, éclaire la personnalité de l’homme. En déplacement aux Bulls, les Warriors scorent à tout-va. Klay Thompson est en passe de battre le record de paniers à 3 points sur un seul match (13) jusque-là détenu par… Curry. Plutôt que de tirer la couverture à soi, Curry va aider son coéquipier à l’effacer des tablettes, en le servant dans les meilleures conditions. Thompson terminera la rencontre avec 14 tirs réussis. Curry s’était effacé derrière l’un de ses plus fidèles coéquipiers. En vrai leader. Bien plus qu’un shooteur…